OpenSky : friches industrielles ou parc de la Valmasque ? De quoi parle t'on ?

Dans sa communication de crise, La Compagnie de Phalsbourg, promoteur du projet, nous accuse de mentir. Ils utilisent pour cela le sophisme classique de "l'homme de paille": attaquer un argument que son adversaire n'a jamais avancé ...

Oui, le site de OpenSky est à cheval sur des friches industrielles polluées, et non il n'est pas dans le parc de la Valmasque, mais à son entrée. Nous n'avons jamais dit le contraire. Et pourtant, par son gigantisme, le déménagement d'activités existantes et des aménagements routiers colossaux (payés pour moitié par nos impôts),  c'est bien au total 15.5 hectares qui seront rasés.

L'emprise du projet lui même empiète sur le parc hébergeant Marcel, le chêne centenaire, ainsi que sur une chêneraie plus en aval.

OpenSky empiète aussi sur des activités qui ont été déménagées aux abords du site, entraînant à leur tour une déforestation :

• L'usine à béton, pour laquelle 1 hectare de colline boisée a été excavée juste derrière le hameau des Clausonnes
• La clinique vétérinaire, reconstruite à 100m de là sur une partie boisée

En plus du bâtiment principal de OpenSky, (ilot A) deux autres secteurs doivent être artificialisés pour accueillir des commerces et / ou des bureaux (ilot B et C)

Hélas, une grande partie de ces parcelles ont déjà été déboisées depuis plusieurs années. Le défrichement précoce est une pratique classique pour limiter les oppositions : qui irait défendre un terrain vague ? Heureusement la fonction "retour dans le passé" de Google Street View permet de retracer l'étendue des dégâts.

Accès / voirie

Pour absorber en partie le flot de trafic généré par ce projet, des aménagements routiers colossaux sont prévus : dont deux énormes rond points surélevés de 9m. Ces accès ont nécessité de raser 5 hectares de forêt le long du la route du parc. La CASA parle d'aménagement pour le "bus-tram". Ne nous y trompons pas : cette section du bus -tram est un embranchement qui dessert uniquement Open-Sky et nécessite le doublement du chemin des trois moulins longeant les deux monuments historiques de Valbonne : l'Aqueduc des Clausonnes et le Domaine des 3 moulins, avec un déboisement supplémentaire à la clef.

Parc de la Valmasque ?

Non, les parcelles présentées ici ne font pas partie du parc de la Valmasque : ce ne sont pas des endroits où vous alliez courir ou cueillir des champignons.

Et pourtant : un arbre est un arbre, et la valeur écologique d'un espace naturel ne se mesure pas au regard de son utilité humaine ou de son aspect esthétique. C'est justement une confusion fréquente et largement entretenue par les élus et les architectes : le paysagisme n'est pas l'écologie : un espace vert aménagé, agréable à l’œil n'a pas du tout les même propriétés qu'un espace naturel : habitat pour la faune, captation du CO2, biodiversité, régulation de la pluie : un espace non aménagé présente des fonctions écologiques bien plus riches.

Conclusion

Même si une partie de ces parcelles a déjà été rasée, il est important de se mobiliser :

• Tant qu'il est pas artificialisé, rien n'est perdu : un espace peut être naturalisé à nouveau, reboisé
• Tant que promoteurs et élus bétonneront sans être inquiétés, ils continueront à le faire : il est important de faire échouer de tels projets et de le faire savoir pour que le risque économique et électoral décourage tout promoteur à l'avenir.

Bien évidemment, nous ne sommes pas opposés à l'aménagement des friches industrielles existantes sur la zone des Clausonnes mais :

• Sans aucune artificialisation supplémentaire
• Pour des services et commerces de proximité, utiles localement aux usagers de Sophia
• Dans des bâtiments sobres et de taille raisonnable, conformément à la charte de Sophia : pas des monstres de 30m de haut