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Nouveau permis pour Open-Sky : des changements d'ordre cosmétiques

L'année dernière, à grand coup de communication, Philippe Journo, le PDG de la Compagnie De Phalsbourg, promoteur du projet Open Sky "Village De Sophia", promettait un bâtiment moins haut, des surfaces commerciales réduites et un impact écologique maîtrisé.

 

Nous venons de consulter le permis modificatif en mairie, disponible depuis peu. Comme on pouvait s'y attendre, le nouveau projet reste très éloigné de ces promesses. Les évolutions sont essentiellement cosmétiques et diminuent peu l'impact global du projet.

 

Des surfaces quasiment inchangées

On savait déjà que l'emprise au sol serait hélas inchangée. Mais le promoteur avait promis un bâtiment beaucoup moins imposant (moins haut) et des surfaces commerciales très réduites : passant de 60 000 m2 à 38 000 m2 (une diminution de 35%)

 

En réalité la surface totale passe de 96 000 à 87 500 m2, soit une diminution d'à peine 10%. Les commerces passent eux de 59.000 à 54 000 m2 (-10% également). Des changements mineurs, qui ne sont pas susceptibles de changer significativement l'impact carbone de la construction (proportionnelle aux surfaces) ni le trafic (dépendant des surfaces commerciales).

Extrait du permis modificatif : résumé de l'évolution des surfaces
Extrait du permis modificatif : résumé de l'évolution des surfaces

Un projet toujours gigantesque

Les modifications du permis sont donc essentiellement cosmétiques. Un effort a été fait pour sortir de l'aspect "baleine" du projet initial. La proue Est (coté Antibes) du bâtiment est  moins saillante et aménagée en restanques arborées.

La proue Ouest (coté Sophia) reste inchangée : une énorme structure en aluminium culminant à 30 mètres (!).

 

La hauteur globale du projet reste identique et continue à violer la Charte de Sophia, qui préconisait des bâtiments discret et bas, ne dépassant pas la canopée.

Coupe du bâtiment. Projet initial an haut, modifié en bas.  Les hauteurs ne changent pas.
Coupe du bâtiment. Projet initial an haut, modifié en bas. Les hauteurs ne changent pas.
Vue coté Est (Antibes), la proue "Baleine" laisse place à des restanques
Vue coté Est (Antibes), la proue "Baleine" laisse place à des restanques
Vue coté ouest (Sophia) : l'énorme structure en aluminium (30m) reste inchangée
Vue coté ouest (Sophia) : l'énorme structure en aluminium (30m) reste inchangée

Des progrès sur l'hydrologie

Les seules avancées positives sont du coté hydrologique :

 

Le lac artificiel, hélas toujours d'actualité, voit sa surface réduite de 7500 à 4300 m².

Rappelons que le projet initial annonçait un besoin de 25.000 litres quotidiens pour compenser l'évaporation du lac. Le permis modificatif ne contient pas de mise à jour des ces estimations. Si elles sont proportionnelles à la surface du lac, la consommation passerait à 14 000 l/ jour, un volume toujours conséquent correspondant à la consommation quotidienne de 100 personnes.

 

Nous n'avons pas non plus trouvé d'estimation de la consommation nécessaire à l'arrosage & l'entretien les restanques arborées.

 

Le permis modificatif comporte une nouvelle étude hydrologique prenant en compte des crues centennales, et portant le bassin de rétention à 10.000 m3. Le lac est équipé d'un puits de décharge pour éviter son débordement et évacuer l'eau dans le bassin de rétention.

 

Incertitude sur les accès

Lors de la présentation du nouveau projet, le maire avait évoqué des travaux d'accès réduits, compte tenu de la baisse des surfaces commerciales. 

 

Rappelons que ces travaux colossaux sont payés en grande partie (10 millions €) par nos impôts.

 

Nous n'avons pas trouvé trace de ces changements dans le permis modificatif : les travaux d'accès restent pour l'instant inchangés : 2 ronds points colossaux avec rampes aériennes nécessitant un déboisement important le long de la route du parc.

Des rumeurs internes à la CASA évoquent pourtant une modification prochaine de ces accès.

En l'absence d'une diminution significative des surfaces commerciales, et donc du trafic, nous seront perdants dans tous les cas :

  • Si les accès restent inchangés, nous en payons le prix fort : financièrement, et écologiquement.
  • Si les accès sont réduits, ils ne permettront pas d'absorber le doublement du trafic, et les sophipolitains subiront davantage de bouchons.
Les accès restent inchangés sur les nouveaux plans : deux énormes ronds points avec rampes.
Les accès restent inchangés sur les nouveaux plans : deux énormes ronds points avec rampes.

L'écologie, ce n'est pas de l'esthétique

Le promoteur joue à nouveau sur une confusion répandue dans le grand public : si c'est vert, c'est écolo.

 

L'aspect d'un bâtiment est distinct de son impact écologique. Un projet couvert de verdure, même s'il s'intègre mieux dans le paysage, n'a pas forcément des impacts écologique réduits.

En l’occurrence, sous les toitures végétalisées (qui restent elles mêmes des promesses ...) nous retrouverons les mêmes volumes de béton (environ 100 000 tonnes) et C02 associé (20 000 tonnes).

 

De même, si le trafic reste inchangé, la pollution atmosphérique et sonore associée sera conséquente.

 

En conclusion, le Village de Sophia (un nom inacceptable au passage) c'est toujours Open Sky, avec une couche de verdure.

 

 

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Commentaires: 4
  • #1

    galliano (vendredi, 12 août 2022 13:16)

    concernant la mega coupure du trafic internet, suite a la rupture des tous les cables fibre optique par une pelleteuse le long de la route du parc, exactement au niveau des travaux de terrassement d'open sky, il parait probable qu'il faille remercie ce promoteur

  • #2

    Allart (vendredi, 12 août 2022 17:17)

    Des menteurs, des voyous!
    Comme toujours,

  • #3

    Sartoux (samedi, 28 janvier 2023 07:51)

    Il n’y a malheureusement pas que l’open Sky. Quand on voit les bureaux qui continuent de pousser comme des champignons près de Skema, les projets Air France et les terrasses de Sophia on a l’impression de s’être fait rouler dans la farine par la mairie soit disant écolo. Beaucoup de personnes déçues par Cesaro, par sur qu’il repasse en 2026. La déception est à la hauteur de nos espérances déçues.

  • #4

    Anick Micha (jeudi, 16 février 2023 16:35)

    Le nom "Village de Sophia" pour désigner ces tonnes de béton est une insulte à la charte de Sophia qui prévoyait des constructions basses, invisibles des routes.
    Une faillite du promoteur nous laisserait avec une verrue XXXL, mais peut-être est-ce préférable à un bâtiment commercial visité par par des milliers de voitures chaque jour.